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Tereos 400 personnes viennent dire non à la fermeture de la sucrerie

Environ 400 élus, salariés et riverains se sont rassemblés le 12 mars 2023 devant la sucrerie Tereos d’Escaudoeuvres.

Environ 400 élus, salariés et riverains se sont rassemblés dimanche devant la sucrerie Tereos d’Escaudoeuvres pour « s’opposer à l’arrêt annoncé de la production » et « soutenir les salariés » qui bloquent depuis mercredi les entrées, a-t-on appris auprès du maire et de la préfecture.

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Dans ce rassemblement organisé par la mairie, la préfecture a comptabilisé 400 personnes dont 50 salariés, et 25 élus. Lundi, le ministre de l’Industrie, Roland Lescure, vient rencontrer les représentants syndicaux et la direction. Réunis vers 11 heures et jusqu’à 13h30, « il y avait des élus de la communauté d’agglomération, conseillers régionaux, députés, maires, d’anciens salariés, des proches, et d’autres habitants très attachés à la sucrerie », a détaillé auprès de l’AFP le maire d’Escaudoeuvres, Thierry Bouteman.

Le site historique du groupe, propriétaire de Béghin Say, devait bientôt fêter ses 150 ans dans cette bourgade de 3 300 habitants. Mais mercredi, la direction a annoncé sa fermeture d’ici la mi-juin, et la suppression de 123 postes. Selon le sucrier, ce choix est essentiellement dicté par une « réduction durable » de la production de betteraves en 2023-2024, avec, dans le secteur d’Escaudoeuvres, une baisse des surfaces emblavées supérieure à 10 %.

Le ministre de l’Industrie attendu sur place

Le ministre de l’Industrie, Roland Lescure, a estimé lundi qu’il n’était « pas normal » que le groupe sucrier Tereos ferme son usine d’Escaudoeuvres (Nord), alors qu’il « gagne de l’argent. J’ai envie de comprendre les chiffres, parce qu’à ce stade, une entreprise qui gagne de l’argent qui ferme une usine, je pense que ce n’est pas normal », a-t-il déclaré à quelques heures d’une visite sur place, sur l’antenne de Sud Radio.

« Ce qu’ils nous disent, c’est qu’ils s’attendent à ce que la production de betteraves diminue dans les deux ans qui viennent et que pour cela ils comptent reconsolider leur production dans trois usines sur quatre, a indiqué le ministre. Pour l’instant, la production de betteraves n’a pas baissé, pour l’instant; le fameux puceron, il n’a pas frappé. On crie au feu alors qu’on n’a pas vu une étincelle. »

« Les salariés sont présents jour et nuit »

« Depuis mercredi, l’usine est bloquée, les salariés sont présents jour et nuit. Nous voulions leur réaffirmer notre soutien, et notre opposition aux décisions du groupe », a-t-il poursuivi. « Rien ne rentre, rien ne sort du site. On continue de se battre. Il y a encore 40 000 tonnes dans le silo. Il va falloir que Tereos s’explique, a assuré Loïc Lagouche, secrétaire adjoint pour la CGT au CSE. Demain, on dira au ministre : c’est incompréhensible (de fermer) une usine aussi rentable que la nôtre, avec le canal Seine-Nord qui va un jour passer juste derrière. Tereos ne réfléchit qu’à court terme. »

« On est tombés de notre chaise. Les salariés disent que le site est viable, je les crois. Les économies représentées seraient de 40 millions en cinq ans. Pour un groupe qui fait six milliards d’euros de chiffre d’affaires, ça sent l’embrouille », a commenté le député du Nord David Guiraud (LFI), présent dimanche.

Mercredi, dans le cadre de la journée de mobilisation contre la réforme des retraites, l’intersyndicale cambrésienne délocalise sa manifestation à Escaudoeuvres. Une « marche de solidarité » sera aussi organisée par les élus dimanche 19 mars, en « remplacement » des festivités prévues pour les 150 ans.

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